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Ballets russes

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Ballets russes
Image illustrative de l’article Ballets russes
Danseuses des Ballets russes dans Le Sacre du printemps en 1913.
Fondation et rattachement
Fondation 1907
Ville d'attache Saint-Pétersbourg
Pays d'origine Drapeau de la Russie Russie
Années actives 1909-1929
Description
Genre danse classique
Serge de Diaghilev

Les Ballets russes sont une célèbre compagnie d'opéra et de ballet créée en 1907 par Serge de Diaghilev, avec les meilleurs éléments du théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Dès 1909, la compagnie entame une tournée internationale et, en 1911, Diaghilev coupe les ponts avec le Ballet impérial. La compagnie devient une troupe privée, indépendante, qui se fixe à Monte-Carlo, Paris et Londres, sans s'attacher à aucun théâtre en particulier.

Serge de Diaghilev en 1910.

La première saison des Ballets russes a lieu au théâtre du Châtelet, du 18 mai au , sous le patronage de la Société des grandes auditions créée par la comtesse Greffulhe[1]. Chaque année à cette période, la compagnie revient à Paris, d'abord au Châtelet, puis dans d'autres théâtres[2].

À partir de 1911, la troupe donne également des représentations à Rome, à Vienne, au Grand Théâtre de Genève, à Barcelone et à Madrid. Elle danse aussi en Amérique du Sud dès 1913, aux États-Unis dès 1915 ; après la Première Guerre mondiale, elle se produit en Belgique entre 1922 et 1928, à Lausanne et Berne en 1923, aux Pays-Bas en 1924.

La dernière représentation est donnée à Vichy le . Malgré les tentatives de Serge Lifar et de Boris Kochno, la troupe ne survit pas à son fondateur, décédé à Venise le , mais l'esprit en sera préservé jusqu'au Ballet du marquis de Cuevas.

Villes des représentations de 1909 à 1929

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Affiche de Jean Cocteau pour la création du Spectre de la rose.

Principaux danseurs

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Nijinsky en Petrouchka.

Chorégraphes

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Michel Fokine et Vera Fokina dans Shéhérazade, 1914.

Diaghilev pour sa compagnie, va favoriser l'essor de talents originaux et la création de nouvelles chorégraphies dont plusieurs marquèrent l'histoire de la danse moderne.

Le premier chorégraphe des ballets russes fut Michel Fokine issu du théâtre Mariinsky qui régla les chorégraphies des premières saisons des ballets russes dont Le Pavillon d'Armide, Les Danses polovtsiennes, Le Prince Igor, L'Oiseau de feu, Petrouchka, Le Spectre de la rose, Le Dieu bleu, Daphnis et Chloé. Écarté au profit de Nijinski, il est rappelé en 1914 pour créer trois autres ballets La Légende de Joseph, Midas, Papillons, avant de quitter définitivement la compagnie.

Nijinsky fut à l'origine de deux des scandales les plus retentissants liés aux Ballets russes, avec ses chorégraphies de L'Après-midi d'un faune et Le Sacre du printemps. Il régla aussi la chorégraphie de Jeux. Ses chorégraphies novatrices ne furent pas comprises par le public, ni par des compositeurs ou des danseurs comme Igor Stravinsky et Ida Rubinstein, qui refusa de danser la grande nymphe de L'Après-midi d'un faune.

Après le renvoi de Nijinsky en 1914 et le départ définitif de Fokine, Leonide Massine devient de 1915 à 1921 le chorégraphe en chef des Ballets russes pour qui il crée les chorégraphies de Soleil de nuit, La Meninas, Les Contes russes, Parade qui fit scandale lors de sa création, une nouvelle chorégraphie du Sacre du printemps, La Boutique fantasque, Le Tricorne, Le Chant du rossignol, et Pulcinella. En 1921 il quitte les Ballets russes, mais continua à partir de 1925 à composer de nouvelles chorégraphies pour la compagnie en alternance avec Bronislava Nijinska et George Balanchine.

Assistante de son frère sur les chorégraphies du Faune et de Jeux, Bronislava Nijinska créa pour la compagnie de Diaghilev les chorégraphies de Noces et Renard de Stravinsky, Les Biches, Les Fâcheux, Le Train bleu et Une nuit sur le Mont Chauve.

Faisant partie de la dernière génération de danseurs ayant intégré la compagnie, George Balanchine fut, à partir de 1926, le principal chorégraphe des Ballets russes, quand il composa les chorégraphies de Jack in the Box, La Chatte et Apollon musagète, ballet qui marqua les débuts d'une collaboration de longue date avec Stravinsky.

Dernier danseur étoile des ballets russes, Serge Lifar fit aussi une nouvelle chorégraphie de Renard pour la dernière saison de la compagnie en 1929.

Autres artistes et créateurs

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Les spectacles révèlent aussi au public les talents d’artistes célèbres.

Ballets et opéras produits de 1908 à 1929

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Adolph Bolm dans les Danses polovtsiennes.
Theodore Kosloff dans Shéhérazade, 1913.
Tamara Karsavina et Michel Fokine dans L'Oiseau de feu (costume de Léon Bakst).
Vera Fokina dans Le Spectre de la rose.
Vera Nemtchinova et Anatole Vilzak, dans Les Biches , Théâtre de Monte-Carlo, 1924.
Serge Lifar et Alexandra Danilova dans Apollon Musagète, 1928.
1909
1910
1911
1912
1913
1914
1915
1916
1917
1918
1919
1920
1922
1923
1924
1925
1926
1927
1928
1929

Les héritiers

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Les Ballets russes de Monte-Carlo (1932-1935) sont fondés par le colonel de Basil et René Blum. À la suite de la brouille de ses créateurs, la troupe est divisée en 1935 en :

  • Ballets russes du colonel W. Basil (1935-1938), dirigés par le colonel de Basil et rebaptisés Covent Garden Russian Ballet (1938-1939) puis Original Ballet Russe (1939-1948) ;
  • Ballets de Monte-Carlo (1936-1938), dirigés par René Blum et rebaptisés Ballet russe de Monte-Carlo (1938-1963) sous la direction de Serge Denham. La troupe est recréée en 1985 à la demande de Grace de Monaco sous le nom de Ballets de Monte-Carlo.

Les Ballets suédois, de 1920 à 1925, sous la direction de Rolf de Maré créés après la séparation de Michel Fokine d'avec les Ballets russes de Serge de Diaghilev[6]

Les ballets dans la haute couture

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L’atmosphère des ballets russes à travers les costumes de Léon Bakst se retrouve dans le domaine de la haute couture. Ses œuvres, ses dessins, ses costumes continuent aujourd’hui encore à inspirer les couturiers les plus divers. Parmi eux, Christian Lacroix, John Galliano pour Dior ou Karl Lagerfeld pour Chloé ont ravivé la mémoire de Bakst[7]. En 1976, Yves Saint Laurent présente sa collection Opéra – Ballets russes[8]. Amateur des ballets, des costumes de Bakst, et de peintures orientalistes, Yves Saint Laurent réuni à la fois la Russie impériale, et son opéra. Fourrures, mousselines, soies, velours sont portés par les mannequins aux couleurs étincelantes[9].

Costumes de Léon Bakst

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Notes et références

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  1. Laure Hillerin, La comtesse Greffulhe, L'ombre des Guermantes,, Flammarion, 2014, p. 149-154 (lire en ligne)
  2. Collection des plus beaux numéros de "Comoedia illustré" et des programmes consacrés aux ballets et galas russes depuis le début à Paris, 1909-1921, Paris, M. de Brunoff, , 390 p. (lire en ligne).
  3. Jacques Damase, Sonia Delaunay (1978), p. 77
  4. a et b Pierre Francastel (1958), p. 203
  5. Jacques Damase, Sonia Delaunay (1978), p. 78
  6. Bengt Häger (1989), p. 15
  7. « Partie IV. Influence et postérité - Bakst : des Ballets russes à la haute couture - Expositions - Visites », sur Opéra national de Paris (consulté le )
  8. Make Mine Vogue, « Yves Saint Laurent Haute Couture - Fall-Winter Automne-Hiver 1976/77. », (consulté le )
  9. « Collection Opéra - Ballets russes », sur Musée Yves Saint Laurent Paris (consulté le )

Bibliographie

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Ouvrages sur les ballets russes

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  • Auclair Mathias, Les ballets russes, Gourcuff Gradenigo, France, Montreuil, 2009.
  • Roland Huesca, Triomphes et scandales, la belle époque des Ballets russes, Paris, Hermann, Collection Savoir sur l'art, 2001.
  • Michel Larionov, Diaghilev et les Ballets russes, La Bibliothèque des Arts, coll. Écoles et Mouvements, 15 octobre 1998, 106 pages (ISBN 978-2850471155).
  • Guillaume de Sardes, Nijinsky, sa vie, son geste, sa pensée, Paris, Hermann, 2006.
  • Serge de Diaghilev, Mémoires, Paris, Hermann, 2009.

Ouvrages complémentaires pour références

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Liens externes

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